UNE MÉMOIRE DES MOTS

Michel nous raconte une langue qui porte témoignage de ses origines, chaque mot vous raconte une histoire, celle du long chemin qui l’a conduit jusqu’à moi.

Vendredi 21 de mai de 1998, 14 heures, dans mon cabinet:

“L’histoire de mon père,  homme d’une caractère exigeant, était militaire de carrière. Je l’ai rarement vu à la maison, il n’y passait que les fins de semaines et les vacances, laissant à ma mère la charge de d’élever les trois enfants. Ma mère ne m’a jamais prise dans ses bras et ne m’a jamais aimée. Dans mes souvenirs il n’entre aucune affection, chaleur, rien qu’un sentiment de solitude, du rejet et de la peur”.

Michel c’est le mantra de l’agnostique nomade. Il se veut curieux, avec arrogance et le regard que procure la certitude d’un avenir où il a le moyen de tout maîtriser dans sa vie. Côté amour il est tout gentil. Mais ici et maintenant, il aimerait se blondir dans les bras du héros de Titanic.

Il est sympathique, presque avenant, de gros lunettes rondes, il se tient droit comme un fils de bonne famille. L’équilibre parfait entre la tension et la sérénité. Toujours en sourient avec un regard légèrement douloureux et sérieux.

Une carrière, branche d’activité qui comparent leurs cravates avec anxiété. Il se contrôle de plus en plus et puis il n’a plus raconté que des banalités professionnelles.

Michel refusait de se faire aider, en se disant que “nous sommes touts des névrosés.

 


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